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Le cauchemar des enfants, confrontés à la mort de leurs parents, a démarré le 7 octobre avec les atrocités perpétrées dans les kibboutz proches de Gaza. Le premier bilan des attaques terroristes faisait état de :
- 21 enfants issus de 13 familles différentes ayant perdu leurs deux parents, soit tués soit kidnappés avec 16 cas d’enfants dont le père et la mère ont été tous les deux tués.
- 96 autres enfants issus de 47 familles se sont retrouvés orphelins d'un parent.
Ce bilan s'est nettement alourdi avec le déclenchement de la guerre fin octobre.
Les enfants orphelins de leurs deux parents n'ont pas été confiés à l’adoption. Ils ont été pris en charge par des membres de leur famille proche, afin de les protéger au mieux.
L’élan de solidarité a été immédiat, en faveur de ces enfants victimes du décès de leurs parents. Des actions privées ont été déployées et continuent à se développer, en plus du soutien apporté par l’État. Parmi ces initiatives, il y a celle d’un groupe de décideurs de la High-Tech israélienne qui ont créé l’Israeli Children’s Fund, un fond pour venir en aide financièrement et juridiquement à ces enfants orphelins et leur garantir une sécurité pour leur avenir. On peut citer aussi la généreuse action de Arad Fruchter, un jeune survivant du Festival de musique Nova qui a transformé son application d’événementiel Zyco en application de collecte de fonds pour les orphelins.
Depuis la France, l’association Kol Yaacov qui œuvre depuis de nombreuses années en faveur des orphelins et des enfants défavorisés en Israël, a lancé un fonds spécial pour les orphelins du 7 octobre.
La prise d’otages par le Hamas est un événement absolument sans précédent dans l’histoire par son ampleur et par la nature des personnes capturées, s’agissant de civils innocents, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées. La superposition des traumatismes vécus par les enfants s’apparente à un phénomène inédit : deuil, enlèvement, séparation, captivité, sévices…
Ils ont subi des conditions sanitaires et des tortures psychologiques effroyables durant toute leur captivité.
Ils n'ont reçu aucune visite humanitaire de la Croix Rouge et n’ont pas été soignés. Ils n’ont pas pris de douche pendant 50 jours ou plus. Certains étaient infectés de poux. Affamés, ils sont revenus dans un état de malnutrition avancée. Ils étaient plongés la plupart du temps dans une totale obscurité. Ils étaient épuisés par l’absence de sommeil, la peur et les déplacements incessants, les obligeant à marcher des kilomètres dans des tunnels humides, sous les bruits des bombardements. Ils étaient menacés avec des armes lorsqu’ils pleuraient ou parlaient fort et étaient battus. Certains ont été forcés de regarder des vidéos d’atrocités terroristes. Leurs ravisseurs leur disaient que leurs parents les avaient oubliés et que personne ne viendrait les chercher.
Ces professionnels, parmi les meilleurs, ont établi un protocole spécifique, fixant des règles strictes pour accueillir et accompagner le retour à la vie et à la liberté de ces enfants, depuis leur premier contact avec les soldats de Tsahal, jusqu’à leur accueil personnalisé dans l’unité spéciale de l’hôpital Schneider pour enfants de Petah Tikva puis au suivi scrupuleux de chaque individu. Ne pas forcer, ni poser des questions aux enfants, telles étaient les consignes données aux familles des anciens otages pour leur permettre d’amorcer à leur rythme le chemin de la reconstruction.
Néanmoins, l’extrême vulnérabilité de ces enfants les a conduits à s’adapter au fur et à mesure, avec énormément d’humilité et de prudence. Face au stress post-traumatique, aux difficultés de sommeil, aux angoisses de séparation, d'abandon, aux phobies, la priorité a été de leur apporter un sentiment de sécurité physique et de protection psychique.
L’absence de situation comparable laisse planer de fortes incertitudes quant à l’étendue des répercussions psychologiques à venir.
Les enfants étant des sismographes ultra sensibles, même avant l’acquisition du langage et tout au long de leur développement, sont forcément très impactés psychologiquement par leur environnement. Ce sont de véritables "éponges" par rapport à ce qu’ils détectent comme informations à travers les propos ou les expressions sur les visages de leurs parents ou proches, à ce qu’ils voient à la télévision, sur les réseaux sociaux (sans aucun filtre) ou dans la rue, à ce qu’ils entendent à l’école, à ce qu’ils ressentent vis-à-vis de la séparation avec leur père parti à l’armée…
Les images violentes et choquantes des attaques du 7 octobre, des otages et de la guerre, ont
un pouvoir dévastateur sur la santé mentale des jeunes enfants
et provoquent chez eux une détresse émotionnelle et des troubles du comportement.
Elles fragilisent leurs repères entre la réalité et la fiction. Il y a des signes qui doivent alerter, surtout chez les plus jeunes : repli sur soi, agressivité, manque d’appétit, comportements régressifs…
C'est pourquoi, les psychologues recommandent aux parents de préserver leurs enfants en les écartant au maximum de l’exposition aux écrans et de leurs conversations anxiogènes. Ils s’accordent sur le fait qu’il faut répondre aux questions des enfants, curieux de nature, mais sont catégoriques qu’ils ne doivent surtout pas tout savoir.
Le défi pour les parents, eux-mêmes très éprouvés physiquement et mentalement, est de parvenir à protéger l'équilibre des enfants et à les stimuler dans le but de retrouver des forces positives.
Sur l’ensemble du territoire, des milliers de psychologues dans les municipalités et de conseillers pédagogiques travaillant dans les écoles, fournissent une assistance psychologique aux parents et aux enseignants. Ils sont mobilisés pour répondre aux questions des familles et les aider à soulager les angoisses des enfants.
Pour surmonter le stress et la peur (peur des terroristes, peur des roquettes, peur pour leur papa...), ils préconisent de leur procurer du réconfort, de leur faire des câlins et de réaliser des activités ensemble, comme écouter de la musique au pouvoir apaisant, regarder des films pour s’évader, créer, chanter, faire des chorégraphies….
Peinture, dessin, coloriages, sculpture… La parole est remplacée par les pinceaux, la pâte à modeler, l’argile, les tissus à décorer…
Les enfants peuvent ainsi libérer leurs tensions, leurs émotions et ressentis. Ils retrouvent un peu de joie de vivre.
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Dès les premiers jours du conflit, les grands musées du pays ont contribué activement à la solidarité au profit des enfants déplacés, survivants des kibboutz et habitants des zones frontalières du Nord et du Sud, logés principalement dans des hôtels dans la région de Tel-Aviv ou Jérusalem, de la Mer Morte et d'Eilat.
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Les enfants se souviendront-ils durablement des traumatismes vécus ?
Guérir les âmes…. C’est un pays tout entier qui est traumatisé et qui est en deuil. Bien que l’ensemble de la société soit mobilisé pour préserver coûte que coûte la santé mentale des enfants, le chemin s’annonce long et encore imprévisible…
Néanmoins, forte d’une longue expérience des conflits, la population israélienne est un modèle de résilience dans sa capacité à surmonter les situations les plus complexes et douloureuses, à rebondir et à se reconstruire.
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