Rachel Goldberg-Polin : une héroïne
Militante infatigable pour la libération des otages, dont son fils Hersh capturé et tué par le Hamas. Nommée parmi les 100 personnes les plus influentes par Time en 2024.
Au petit matin, 5000 roquettes sont lancées sur Israël et des milliers de terroristes du Hamas pénètrent le territoire israélien à la frontière de Gaza. Le festival de musique Supernova est la première cible de l’attaque, où des centaines de jeunes qui dansaient pour la paix et la liberté sont massacrés. Une quinzaine de localités sont prises d'assaut. Les habitants sont exécutés en pleine rue et à leur domicile. Hommes, femmes, enfants et soldats sont kidnappés et emmenés à Gaza. Le Sud est plongé pendant de longues heures dans le chaos en raison de l’arrivée tardive de la police et de l’armée. En attendant les secours, des hommes et des femmes ont risqué leur vie en véritables héros. Le bilan de ce "Shabbat noir" est inouï : près de 1200 personnes assassinées, massacrées, torturées, brulées, 7500 blessés, 246 personnes capturées. En riposte, Israël lance l’opération "Glaives de fer". Récit d’une année de tous les dangers...
Kfir, 9 mois, enlevé au kibboutz Nir Oz, avec ses parents et son frère Ariel, 4 ans. Ce bébé innocent est devenu le symbole de l’inhumanité absolue à travers le monde. Déclarés morts par le Hamas, sans aucune preuve, la famille Bibas est l'objet d'une guerre psychologique sans fin.
Enlevée au Festival de musique Nova, Shani Louk, 22 ans, a été déclarée morte dès fin octobre. Son corps a été retrouvé en mai 2024 dans un tunnel de Gaza. Sa photo, à moitié dénudée à l’arrière d’un pick-up, primée par le concours "Pictures of the Year International" a créé une vive polémique.
"Fake News", véritables armes de destruction massive ! transformer l’agresseur en victime et attiser la diabolisation d’Israël. Pari gagné ! Le 18 octobre, Israël est accusé d’avoir causé la mort de 500 palestiniens dans l’explosion de l’hôpital Al-Ahli de Gaza, déclenchant une indignation mondiale. Même si l’enquête a révélé qu’il s’agissait d’un tir de roquette raté du Jihad islamique, avec un bilan 10 fois inférieur, le mal était fait. Intox, le Hamas est un maître en la matière. Lors de la libération des otages, il a orchestré une parodie grotesque, simulant de la bienveillance à leur égard pour donner l’illusion de leur bon traitement. Autres stratagèmes : diffuser des images d’enfants palestiniens en détresse, des slogans chocs ("All eyes on Rafah") et des vidéos d’otages, violentes psychologiquement, pour influencer l’opinion mondiale et faire pression pour un cessez-le feu.
27 octobre : incursion terrestre israélienne, 350 000 soldats mobilisés. Un million de palestiniens évacués du Nord de Gaza, 120 000 israéliens déplacés des zones Sud et Nord. Affrontements intenses jusqu'au Sud de la bande de Gaza à Khan Younes, Rafah et le "Couloir de Philadelphie", corridor stratégique pour la sécurité d’Israël, afin d’empêcher la contrebande d’armes et de matériaux par le Hamas entre l’Égypte et Gaza.. Israël attaqué sur plusieurs fronts par les proxys de l’Iran : Hezbollah au Liban, Houthis au Yémen, milices en Syrie et Irak. À Gaza, des destructions colossales, un bilan humain très élevé (chiffres contestés, car communiqués par le "Ministère de la Santé" du Hamas, sans distinction entre civils et combattants).
Un an après : Le Hamas non démantelé, 101 otages toujours en captivité et une nouvelle guerre au Liban contre le Hezbollah.
Une guerre extrêmement complexe pour atteindre ses 2 objectifs : éradiquer le Hamas et libérer les otages. Impossible d’épargner totalement les populations civiles, même en les prévenant pour évacuer les zones de combat, le Hamas les utilisant comme boucliers humains en plaçant ses infrastructures dans des zones densément peuplées (écoles, hôpitaux, mosquées…).
Le réseau tentaculaire de tunnels jusqu’à 70 mètres sous terre, surnommé le "métro de Gaza" a été conçu pour stocker des armes, des carburants, véhicules et pour protéger les dirigeants politiques et terroristes et non pas les civils gazaouis.
Il est l’homme le plus recherché d’Israël, accusé d’avoir orchestré les massacres du 7 octobre. Après 23 ans dans les prisons israéliennes, pour ses activités terroristes, libéré en 2011 dans le cadre de l'échange de 1027 prisonniers palestiniens contre le soldat Gilat Shalit (5 ans en captivité), il a gravi tous les échelons du Hamas, jusqu’à en devenir le numéro 1, après l’assassinat de Ismaël Haniyeh le 31 juillet par Israël. En prison, il a appris l’hébreu, a étudié à fond la culture israélienne, et ironie de l’histoire, atteint d'une tumeur au cerveau, il a été soigné et sauvé par des médecins israéliens. Il serait encore à Gaza entouré d’otages comme boucliers humains.
USA, Angleterre, France… Manifestations gigantesques, scandant « Stop Genocide », « Apartheid », “Free Palestine », “From the River to the Sea” (un appel à la disparition de l’État d’Israël), violences sur les campus des universités américaines (Columbia, Harvard…), à Sciences Po Paris, hausse considérable des actes antisémites, appels à la haine anti-juive sur les réseaux sociaux, tags anti-juifs sur les commerces et habitations, affiches des otages arrachées…
Pressions du BDS pour interdire les produits israéliens, menaces des pro-palestiniens contre les artistes israéliens (Eden Golan à l’Eurovision), les athlètes israéliens aux Jeux Olympiques, annulations d’événements culturels (Batsheva Dance Company en France, Festival du Film israélien à Strasbourg…), interdiction de participation des entreprises israéliennes au Salon de la Défense Eurosatory...
À Paris, le 12 novembre 2023, la marche contre l’antisémitisme a mobilisé 105 000 personnes, dont les responsables politiques, à l’exception du Président de la République, Emmanuel Macron, et de La France Insoumise, ce parti, ayant fait du conflit à Gaza un argument central de sa stratégie électorale (élections européennes, juin 2024). D’autres capitales ont suivi, mais le combat reste insuffisant et marginal face à l'ampleur du phénomène.
Ils affichent leur soutien à Israël, convaincus que son combat est le nôtre, celui de la démocratie et des libertés. Ils s’engagent courageusement contre l’antisémitisme, dénonçant le danger de la doxa islamo-gauchiste, qui justifie le terrorisme, comme "résistance". Journalistes, intellectuels, artistes, politiques, religieux… Abnousse Shalmani, Caroline Fourest, Laurence Ferrari, Franz-Olivier Giesbert, Sophia Aram, Amine El Khatmi, Mohamed Sifaoui, Manuel Valls, Mona Jafarian, Hassen Chalghoumi… Leur guerre est celle de la vérité.
Hostilité flagrante de l’ONU envers Israël : dénonciations de violations du Droit humanitaire, incapacité à qualifier les crimes du Hamas de "terrorisme", collusion de l’UNWRA avec le Hamas, appels au cessez-le feu immédiat exigé d’Israël et non du Hamas… Antonio Guterres, le Secrétaire Général de l'ONU, ayant mentionné le contexte de l’occupation israélienne, au sujet du 7 octobre, ses déclarations ont été interprétées comme une justification implicite des massacres du Hamas (propos fallacieux, Israël s’étant retiré de la bande de Gaza en 2005). En mai 2024, La Cour Pénale Internationale a demandé des mandats d'arrêt, simultanément contre Netanyahu et les dirigeants du Hamas pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
Silence, exclusion, inaction face aux viols, aux féminicides et aux enlèvements commis par le Hamas le 7 octobre...
Le 25 novembre à Paris, à l'occasion de "La Journée Internationale des violences faites aux femmes", la manifestation féministe a été marquée par de vives tensions, le collectif soutenant les victimes israéliennes, armé de pancartes "Me Too, unless you’re a Jew", ayant été écarté du cortège. À New York, devant le siège de l’ONU, des femmes vêtues d'habits ensanglantés ont voulu dénoncer le silence assourdissant vis à vis des israéliennes et capter l'attention, de façon percutante sur l'injustice et la solitude de ces femmes.
Fin novembre 2023, 105 otages sont libérés dans le cadre d’un accord de trêve avec le Hamas, principalement des femmes, des enfants et ressortissants étrangers (la plupart thaïlandais) contre 240 prisonniers palestiniens. C'est le seul accord de libération depuis le 7 octobre. 101 otages sont toujours retenus à Gaza, dont deux enfants (Kfir et Ariel). La moitié seulement seraient encore vivants.
Les témoignages ont révélé les conditions atroces de leur captivité dans les tunnels : manque de nourriture, d’air, de lumière, d’eau potable, d’hygiène, de sommeil, violences physiques et psychologiques, absence de soins médicaux (La Croix Rouge n’a jamais visité les otages, le Hamas lui en aurait interdit l’accès). La plupart des ex-otages, surtout les enfants, souffrent de traumatismes puissants et indélébiles.
L'ex-otage franco-israélienne a décrit l’horreur de sa détention par le Hamas. Blessée par balle, elle a reçu des soins sommaires et a subi un traitement inhumain, entre privations et humiliations. Elle est atteinte de stress post-traumatique sévère. Son tatouage "We will dance again", symbole de résilience et d’espoir, de triomphe de la vie sur la terreur est devenu culte, avec une portée mondiale.
Le 8 juin 2024, une opération spectaculaire de l’armée israélienne et du Shin Beth dans un quartier civil densément peuplé, coordonnée simultanément dans deux bâtiments différents.
Parmi eux, Noa Argamani, a pu revoir sa mère, atteinte d’un cancer du cerveau, qui est décédée un mois après sa libération.
Le 1er septembre 2024, Alexander, Carmel, Almog, Eden, Ori, Hersh, ont été exécutés à bout portant par les Hamas peu avant que Tsahal n’arrive à eux dans un tunnel près de Rafah. Cet assassinat a provoqué un séisme dans la société israélienne et la colère contre le gouvernement Netanyahu.
Rachel Goldberg-Polin, lors de l'éloge funèbre pour son fils Hersh, devant des milliers d'israéliens. Extrait : "Mon petit garçon, enfin, enfin, tu es libre. Tu me manqueras chaque jour jusqu'à la fin de ma vie, mais tu es là. Je dois juste apprendre à te sentir d'une manière différente. J'ai besoin que tu nous aides à rester forts et à survivre".
L'engagement des proxys iraniens après le 7 octobre - Hamas à Gaza, Hezbollah au Liban, Houthis au Yémen, milices en Syrie et Irak - ont illustré de manière éclatante la stratégie de guerre par procuration de l'Iran dans le conflit.
Suite au bombardement d’une annexe du consulat iranien à Damas, tuant plusieurs responsables, l’Iran a lancé le 13 avril une attaque de missiles et drones sur Israël, sa première offensive depuis son territoire. L’attaque a échoué, la majorité des missiles ayant été interceptés grâce à l’efficacité du Dôme de Fer et à une action coordonnée avec les États-Unis, le Royaume Uni, la France et la Jordanie. À Jérusalem, la Mosquée Al-Aqsa, le Dôme du Rocher a été sauvé par le Dôme de Fer !
Mohamed Deif, Commandant militaire du Hamas tué dans une frappe israélienne, Ismaïl Haniyeh, leader du Hamas, tué à Téhéran, par une bombe placée en amont secrètement et avalanche d’opérations ciblées visant le Hezbollah. L’explosion de bipers et talkies walkies piégés utilisés par les terroristes a causé de lourdes pertes, entravé leurs moyens de communication et provoqué la paranoïa. Toute la chaine de commandement militaire du Hezbollah a été décapitée, dont l’assassinat spectaculaire de Hassan Nasrallah à Beyrouth. Un tournant décisif dans la guerre, démontrant la suprématie technologique d’Israël, le grand retour de la dissuasion israélienne et du Mossad. Une revanche sur le fiasco du 7 octobre.
La résolution 1701 de 2006 était censée permettre le désarmement du Hezbollah avec l’aide de 10 000 casques bleus (FINUL). Échec total, entrainant la mainmise de l’organisation chiite sur l’État libanais, l’exacerbation des divisions religieuses et la ruine du Liban. Depuis le lendemain du 7 octobre, le Hezbollah n’ayant jamais cessé de tirer des roquettes depuis le Sud Liban, empêchant 60 000 habitants déplacés du Nord de rentrer chez eux, Israël a décidé d’affronter directement le Hezbollah par des raids aériens massifs et une offensive terrestre. Objectif : anéantir ses capacités militaires et éviter coûte que coûte la répétition d’un nouveau 7 octobre qui était en préparation.
Les attaques du 7 octobre visaient à dynamiter le processus de normalisation avec l’Arabie Saoudite (sunnite), amorcé par les Accords d’Abraham, signés avec les Émirats Arabes Unis, Bahrein, le Maroc, le Soudan, marquant un rapprochement prometteur entre Israël et le monde arabe et un nouveau paradigme géopolitique dans la région.
Le 1er
octobre, une nouvelle étape a été franchie dans l’escalade avec le régime iranien par le lancement de 181 missiles balistiques
sur tout le territoire israélien.
Un mort palestinien, deux blessés, des dégâts matériels limités par rapport à l'ampleur de l’offensive, grâce aux interceptions du "Dôme de fer" et du système Arrow 3, en coordination avec les États-Unis, la France, le Royaume Uni, la Jordanie.
Un an après le pogrom du 7 octobre, le traumatisme est profondément ancré dans la société israélienne, le Hamas est affaibli mais toujours au pouvoir, la libération des 101 otages est dans une impasse, le potentiel militaire du Hezbollah reste colossal, les intentions de destruction de l’État d’Israël par l’Iran et ses proxys sont toujours vivaces, les espoirs de Paix avec les palestiniens sont au point mort, face à la violence sur le terrain, au sort incertain des otages et à l’absence de véritables initiatives diplomatiques.
"Nouvel Ordre", telle est la nouvelle stratégie affichée par Israël dans sa guerre existentielle. Une stratégie qui ambitionne une reconfiguration totale du Moyen Orient : affaiblissement significatif, voire chute du régime des mollahs et de ses mandataires, reprise en mains de son destin par le Liban, pour aboutir à une paix durable avec Israël, relance des Accords d'Abraham. Dans ce nouveau cadre, le règlement de la question palestinienne semble être une issue encore lointaine.
Pour l’heure, l’inquiétude d’un embrasement est à son paroxysme et les spéculations sur la riposte d’Israël à l’attaque sans précédent de l’Iran occupent tous les esprits : cibler les installations nucléaires ou pétrolières, frapper les Gardiens de la Révolution, mener des cyberattaques ou autres opérations sophistiquées d’envergure...
Les défis sont immenses. La route vers un Moyen-Orient pacifié est encore longue et incertaine.
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